L’alimentation est un chapitre important et un tournant de ma vie en 2012 suite au décès de Cérès, une chienne de 5 ans lié à l’alimentation. Une simple blessure à la patte a pris des proportions considérables. Double transfusion sanguine, amputation de la patte pour arriver au final à sa mort prématurée, le tout en moins de 6 jours.

A l’époque, la meute était nourri aux croquettes avec céréales. A partir de là, les choses ont commencé à se dégrader. Plusieurs avortement partiels ou complets, des problèmes de diarrhées sur les femelles lactantes, mortalité des bébés… Le fabriquant a déplacé sa vétérinaire sur site pour comprendre ce qu’il se passait. Prises de sangs, analyse de crottes, analyses de croquettes… Tout y est passé. Plusieurs tests sur différentes gammes afin d’isoler une potentielle intolérance à certaines protéines contenues dans leurs différentes recettes. Rien n’y faisait.

Suite à ces analyses, un seul verdict : baisse d’immunité totale sur tout le cheptel due à l’alimentation

Transition alimentaire

A partir de ce moment là, j’ai commencé à parcourir les thèses sur le sujet. Le husky, comme beaucoup de races primitives nordiques, n’a pas évolué génétiquement contrairement à des races plus « locales ». De ce fait, la race a une prédisposition à ne pas pouvoir digérer l’amidon contenu dans les céréales par absence d’amylase. En 2014, les croquettes sans céréales étaient une infime partie du marché de la croquette mais j’ai commencé les essais en parallèle des analyses sur les autres chiens du cheptel. Les résultats étaient sans appel. Qu’importe le parc, les chiens aux croquettes sans céréales avaient des meilleurs analyses sanguines que les autres.

En milieu professionnel, un changement d’alimentation ne se fait pas sur quelques semaines malheureusement. Il faut environ 1 an pour valider un produit afin de juger son impact sur les différentes conditions (météo, gestation, lactation, retour de sevrage…). Durant ce laps de temps, il faut bien entendu que le fabriquant ne change pas sa recette ce qui est loin d’être toujours le cas.

Vers une nouvelle voie

Le problème de transition alimentaire du lait maternel vers l’alimentation restait compliqué malgré les tests sur plusieurs marques de croquettes sans céréales. C’est là que la vétérinaire avec qui nous avions déjà échangé sur l’alimentation, a donné son aval pour tester le BARF. Les chiens y sont passés petit à petit. En 2019, environ 4/5 des adultes étaient au BARF, et tous les bébés sont nourris au BARF.

Côté santé, rien à redire, les prises de sang sont bonnes mais j’étais face à 3 problèmes importants tout de même :

  • Le potager et le verger n’étaient pas assez grand pour alimenter l’élevage en autonomie fruits & légumes.
  • Les chiens avaient tendance à prendre une partie de leur gamelle pour aller la manger plus loin, laissant le reste à la portée des autres. Cela n’était pas sans poser quelques conflits. Ce type d’attitude créé donc des déséquilibres dans la ration quotidienne. J’élève en meute, il est donc primordiale que la nourriture ne crée pas de conflits quelqu’il soit.
  • L’autre point était le temps nécessaire pour la meute à la préparation des rations individuelles qui occupait 1,5 jour pour nourrir la meute sur la semaine. Lorsque l’on reçoit chaque client individuellement pour les visites ou les adoptions, il arrive un moment où 24 heures ne suffisent plus dans une journée.

L’équilibre

Il aura donc fallu un équilibre entre alimentation naturelle et temps.

Aujourd’hui nous travaillons principalement avec EasyBARF, société française, sur leur gamme mixée et avec des proies entières. J’ai bien tenté d’autres marques européennes mais j’ai vite arrêté lorsque les chiens ont vomi leur repas et lorsque j’ai eu des plaques d’allergie sur les mains et bras qui ont été en contact avec cette nourriture.

Une fois par semaine, toute la meute a droit à des proies entières congelées. Des petits harengs pour les chiots de 4 semaines aux pigeons, lapins, cailles, saumon, truites, dorades pour les adultes.

Prise de sang dans les parcs

Les analyses de sang (14 paramètres), effectuées sur l’ensemble du cheptel régulièrement, me donnent raison de continuer dans cette voie. Une fois prélevé, le sang est acheminé chez notre vétérinaire qui procède aux analyses.

Mais les résultats sanguins sont objectifs et permettent de travailler correctement sans faire de supposition fantaisiste.

Je pourrais parler alimentation pendant des heures encore mais nous pourrons en reparler lors de votre venue à l’élevage.

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